Jour 7 : SAMODE-JAIPUR

 
 

 

Visite du City Palace. Jaipur est la ville rose, et le palace est d’un rouge brique, couleur Kremlin, gigantesque. Le soleil frappe brutalement  les cours intérieures du palais. Deux jarres de 9000 litres en argent servaient à transporter l’eau du Gange nécessaire aux ablutions du maharadjah, lors d’un voyage en Angleterre en 1902. Nous zappons le musée des costumes, les salles d’armes, le palais de la lune, et admirons seulement l’Art Gallery, contenant une remarquable collection d’enluminures du siècle dernier.

Un charmeur de serpent enroule son cobra aux cous des touristes. L’une de nous a la désagréable surprise de recevoir le contenu de l’intestin du cobra sur son tee-shirt. Dès lors, le cobra retourne dans son panier et la flûte fait semblant de le charmer.

Nous disposons d’une heure après le repas pour divaguer dans la rue principale, à la recherche d’un objet ou d’un tissu. Je trouve enfin la statue de Shiva que je cherchais depuis longtemps. Le marchand est si content de me l’avoir vendue qu’il avoue : « Now Shiva will stay in France, thanks God ! ».

Malheureusement ce n’était qu’une statue et le lendemain Shiva allait continuer à œuvrer à Jaipur mais nous l’ignorions !

Nous visitons le Jantar Mantar, l’observatoire astronomique du XVII ème siècle, prouvant encore combien les indiens ont une foi ancienne dans l’astronomie, qui leur permet de calculer les précieux horoscopes nécessaires aux mariages, aux naissances et à tous les évènements importants de leur vie. Soleil de plomb garanti !!!

Ensuite visite d’un emporium, magasin coopératif, offrant des bijoux au prix fort. L’un de nous demande à voir ce qu’il y a de nouveau dans des antiquités. Nous examinons les objets en bois de santal. Je me souviens d’un merveilleux Bouddha, tenant une fleur de lotus, au visage d’ange, acheté par l’un de nous. Je reverrai longtemps dans mon souvenir son expression douce et apaisée, la finesse de la sculpture, le travail minutieux de l’artiste sur le bois de rose…

Le soir, une séance de Bollywood dans le plus beau cinéma de l’Inde, le « Raj Mandir ». La salle de projection est gigantesque, mais le spectacle est aussi dans la salle. On y vient en famille, on discute et on mange, les films, de toutes façons sont très largement entrecoupés de danses et de chants qui permettent de prolonger le suspens. Je devine qu’il s’agit d’une histoire d’amour contrarié, qui finit selon les normes de la société indienne. La jeune femme finit par aimer le mari choisi par sa famille. On ne plaisante pas sur les questions de mariage arrangé !

L’hôtel Shapura House est charmant, et possède une piscine. Nous sommes reçus par des filles en costume traditionnel qui nous apposent la tika, la marque rouge sur le front qui fait référence au troisième œil de Shiva, censé porter bonheur. En principe rouge pour les femmes mariées, noire pour les célibataires. Nous avons toutes et tous droit au rouge, qui dégouline plus ou moins, selon les types de peaux, sur nos fronts moites.