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Matinée à paresser dans nos chambres, pour récupérer de la fatigue accumulée le jour précédent. L’hôtel est splendide mais nous n’en profitons guère, notre rendez-vous de l‘après midi ne nous permettant pas de nous attarder auprès de la piscine et des installations somptueuses. Nous prenons notre car, pour visiter d’abord le jardin des demoiselles : Sahelion Ki-Bari., construit au milieu du XVIII ème siècle. Le secteur entier du jardin est entouré par des murs et des arbres ombreux énormes. Le jardin a quatre petites piscines qui augmentent sa beauté. Le dispositif saisissant de ce jardin est que toutes les fontaines ici jaillissent naturellement sous la pression de l'eau. Nul instrument, pompe ou autre, n'est utilisé pour créer la pression. La mousson arrose les lacs à l'intérieur des jardins. La piscine la plus célèbre du jardin est la piscine du lotus qui est couverte de feuilles vertes énormes de lotus tachetées avec ici et là de fleurs de lotus roses et blancs.
Dans le paysage du Rajasthan, Udaipur occupe un emplacement étonnant. Fondé par Maharana Udai Singh en 1559, on la connaît également comme « ville des lacs » ou « ville des rêves ». C’est une ville romantique, appelée aussi la Venise de l’Inde en raison de ses lacs (artificiels). Maharana Udai Singh a établi la ville d'Udaipur au Rajasthan après avoir été expulsé de Chittorgarh par Akbar (personnage important que nous reverrons plus tard). La ville est baptisée de son nom (j’en conclus que « pur » signifie la « ville »). Le maharana portait le titre de « Soleil des hindous », tiens, cela me rappelle quelque chose…. Le conte de l'amitié entre Rana et son cheval, Chetak est ici très populaire, le cheval ayant sauvé son maître au moment décisif de la bataille (une statue lui est dédiée). Pendant le règne des Rajputs (guerriers farouches, organisés en clans qui ont contrôlé la région pendant plus de mille ans. Ces guerriers combattaient jusqu’au suicide collectif des civils, sympa, des bûchers étaient allumés pour que personne ne finisse entre les mains de l’envahisseur ! Ils menaient aussi des batailles sous forme d’assaut final quand tout espoir était perdu). Udaipur n'a jamais été soumise aux moghols et reste un modèle pour la fierté indépendante de ses habitants.
LE CITY PALACE |
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C'est le plus grand palais du Rajasthan. Sa construction fut initiée par le fondateur de la ville et il fut agrandi petit à petit tout en conservant une remarquable uniformité architecturale. L'entrée se fait par la Bari Pol (1600) et la Tripolia (1725) avec ses huit arches sculptées. Entre ces deux portes, il était de tradition que le maharana se fasse peser. Son poids en or était alors distribué aux pauvres.
On accède ensuite à une série de cours, de balcons, de corridors, de jardins suspendus... On peut visiter plusieurs pavillons, par exemple le Chini Chitrashala et ses céramiques chinoises et hollandaises, le Mor Chowk et ses mosaïques de paons,(une cour magnifique ornée de paons en mosaïque, c’était l’oiseau favori du Rajasthan), le Bhim Vilas et ses peintures murales, etc... Une superbe galerie des glaces surplombe le Durbar Hall construit en 1909. Le Moti Mahal était la chambre des concubines, tapissée de miroirs permettant de contrôler les positions du Kama Sutra. Fantastique, non ? Des balcons, nous admirons une superbe vue sur la ville…. |
LE LAC PICHOLA |
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Nous prenons le bateau pour une promenade au soleil couchant sur le lac Pichola.
Là se trouve le Lake Palace Hôtel, hôtel de luxe au charme incomparable, inaccessible à nous, simples promeneurs. Nous le contournons pour accoster à l’Ile Jagmandir, dont le débarcadère est gardé par de grands éléphants en pierre.
Le palais de l’ile Jagmandir (le père de Shah Jahan) fut édifié par le maharadjah (maha : grand, se rappeler méga en grec), Karan Singh en 1620, puis agrandi par Jagat Singh au 17è siècle. (à remarquer, tous les sikhs se nomment Singh, cela doit être le cauchemar de l’état civil, mais c’est pratique quand on veut saluer quelqu’un !) . Il fut pendant longtemps la résidence d'été des maharanas. (attention : ne pas confondre, ce ne sont pas les femmes des maharadjas, mais les maharadjahs les plus prestigieux du Rajasthan, des sortes d’empereurs, les femmes de maharadjahs étant quant à elles appelées maharanis) On dit que le futur empereur moghol Shah Jahan, pendant son séjour à Udaipur s'inspira de certaines parties de ce palais pour la construction du Taj Mahal.
De ce palais, nous avons une vue panoramique sur les bâtiments le long de la rive, où le soleil couchant ciselle des dentelles d’ombres et de lumières. Les ghats (rives du lac) sont des longs chapelets de marches où les pèlerins viennent effectuer leurs ablutions. Pourvu qu’il reste de l’eau dans le lac !!! En effet, à plusieurs reprises, et selon les moussons plus ou moins abondantes, les lacs ont été parfois asséchés.
Les chauves souris : d’innombrables chauve souris sont pendues aux arbres, attendant la tombée de la nuit pour s’envoler à la recherche de nourriture. Nous en photographions le plané, et même approché l’une d’elle soigneusement repliée sur le tronc d’un arbre, désarmante dans son mystérieux drapé noir
Nous avons encore le temps de visiter le marché où tout se mêle, vaches, enfants, cochons, couvée, femmes et cycles, motos, cohue…Epices, fruits et légumes , encens, casseroles, un bazar animé, bousculé, bruyant, bref infernal.
J’achète les fameuses beedies, (les cigarettes minuscules que fument les indiens) que je teste sans conviction et jette très vite sans regrets. Et je résiste à une sorte de feuille de bananier, fourrée d’ingrédients pâteux et parfumés, insérés par les doigts habiles du vendeur, raclant différentes boites pour un mélange harmonieux. Ritchie s’en régale, lui, ainsi que certains aventuriers de notre groupe.
Nous dinons sur la pelouse de la piscine de notre hôtel Royal Retreat, où Luc s’offre un bain de minuit. |
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